• Un vieux bâtiment centenaire qui abrite la bibliothèque municipale de Burlington. C'est ici que la plupart des étudiants se retrouvent pour s'avancer dans leurs cours. Des étagères, et encore des étagères pleines de livres. C'est dans le rayon littérature anglaise que Joy M. Madison se trouve, cherchant une œuvre de Shakespeare à étudier pour un projet en cours. Vêtue d'un slim noir et d'un t-shirt gris arborant le drapeau anglais, couvert pas une veste en cuir. Elle attrape le livre de « Mac Beth », le feuillette pendant plusieurs secondes avant d'aller s’asseoir à la table où elle avait déjà posé son sac. Elle pose le livre sur la table, et s'installe sur une chaise. Elle enlève sa veste, puis sort un cahier et des crayons. Elle ouvre le livre, et commença sa lecture. Au fur et mesure qu'elle tourne les pages, elle se sent comme aspirée par l'histoire, faisant totalement abstraction du reste du monde autour d'elle. Elle tapote sur le sol de ses bottines noires, imaginant en même temps dans sa tête une mélodie à jouer à la guitare. Elle met alors de côté le livre, attrape une feuille, et écrit une partition qu'elle recouvrit de notes de musique en quelques secondes. Un fois finit, elle reprend le livre, et se replonge dans l'histoire, laissant sa nouvelle composition sur son sac.

Il était temps pour Spencer d'accorder un petit temps à ses études, qui avaient "légèrement" été laissées de côté depuis quelques temps. En effet entre sa vie personnelle, sociale et son club de natation, la jeune fille ne savait plus où donner de la tête. Ayant un devoir de français dans quelques jours, elle se rendit donc à la bibliothèque en vue d'y étudier un peu, au calme. En passant les grandes portes de l'édifice, l'odeur assez âcre des vieux livres emplit ses narines, et elle avait l'impression de ne pas être venue ici depuis des lustres. S'avançant doucement vers le coin où des tables et chaises étaient à la disposition d'étudiants en quête de solitude et d'un espace studieux comme elle, Spenc' ne pu s'empêcher de remarquer une jolie tête brune qui lui disait quelque chose. « Tiens, cette fille doit être à Burlington High ... ». Tout en continuant de marcher mais en ralentissant gentiment, Spencer essaya tant bien que mal de se rappeler le prénom de la jeune fille mystère plantée devant elle, assise et apparemment plongée dans l'écriture de quelque chose. De loin, on aurait pu croire qu'il s'agissait de vulgaires gribouillis, ou bien d'une écriture très rapide en pattes de mouche. Mais en s'approchant, Spencer découvrit qu'il s'agissait de notes de musique. Elle était donc face à quelqu'un de doué en musique, qui avait eu une inspiration soudaine dans le calme reposant et revigorant de la bibliothèque. Sans se rappeler qu'elle ne savait rien de l'inconnue ni qu'elle ne s'était pas présentée, Spencer prit la parole d'un air intéressé : « Alors comme ça tu écris des partitions à tes heures perdues ? Franchement chapeau, tu me feras écouter un jour ? ». Ces quelques mots eurent pour effet de faire sursauter la jeune femme, qui dévisagea son interlocutrice avec un sourire forcé, et un air interrogateur. Devant prendre Spencer pour une folle, elle se demandait sans doute ce qui allait se passer maintenant. « Oups pardon, je n'ai même pas la correction de me présenter; je m'appelle Spencer. Spencer Rosebury, je suis à Burlington High. Comme toi non ? ». Le malaise s'était dissipé, l'atmosphère était redevenue sereine. Les traits de l'inconnue s'étaient relaxés et elle paraissait assez contente que quelqu'un soit venu l'aborder.

• Alors qu'elle suivait avec attention l'histoire de Mac Beth, Joy fut sortit de son monde par une jeune femme qui semblait avoir son âge. Elle commentait sa dernière création. Joy sembla beugué pendant plusieurs secondes, mais en réalité, elle cherchait à savoir si elle avait déjà vu cette fille quelque part. Sûrement au lycée... Se remettant encore de la surprise, Joy mit encore quelques secondes à réagir. Elle n’eut pas le temps de répondre, son interlocutrice ayant reprit la parole pour se présenter. Spencer Rosebury. Elle n'avait jamais entendu parler d'elle, mais elle était bien au même lycée que Joy. Cette dernière sourit alors, et referma son livre avant de se tourner de nouveau vers son interlocutrice qui lui demandait si elle venait de Burlington High.
  
  -Oui, je viens bien de cette école. Je suis Joy Madison, ravie de te rencontrer Spencer.
  
  Joy se leva, en signe de politesse, et tendit sa main à Spencer. Elle ne rata pas l'accent américain de la jeune femme, et ne sachant pas comment les américaines se saluait pour la première fois, elle se contenta de ce geste simple, attendant de voir la réaction de Spencer.

« Oui, je viens bien de cette école. Je suis Joy Madison, ravie de te rencontrer Spencer. » Alors elle ne s'était pas trompée, la jeune fille provenait elle aussi du même lycée. Souriante, Spencer était de bonne humeur : elle adorait rencontrer de nouvelles personnes, surtout quand ces dites personnes avaient l'air aimables. Joy se leva et lui tendit la main, qu'elle serra avec étonnement. Comprenant de suite que sa nouvelle connaissance n'était vraisemblablement pas Américaine, Spenc' entreprit de lui apprendre comment on se saluait ici. « En faite ici pour dire bonjour, on fait plutôt comme ça. » Elle entreprit de serrer Joy dans ses bras, comme elle le ferait avec n'importe qui. Ravie d'avoir pu lui apprendre quelque chose, Spencer ne pu s'empêcher de poser les questions qu'elle avait gardé en mémoire depuis la première seconde où elle avait aperçu la jeune femme : « Pardon si je te pose trop de questions, tu verras je suis souvent comme ça. Tu viens d'où exactement ? Tu étudies quoi ici ? Et est-ce que tu as déjà participé à une VRAIE soirée Burlingtonienne, pour rencontrer du monde ...? » Et voila, les questions étaient posées et n'attendaient plus que leurs réponses. Spencer respira après sa tirade, comme toujours. Elle était constamment pressée de connaitre les gens qu'elle rencontrait, qu'elle les connaisse depuis plus de cinq minutes ou non. Extravertie ? Peut-être. Impolie ? Sûrement pas ! La jeune femme essaya de se retenir, elle et sa curiosité, mais n'y arrivait simplement pas. Et qu'y avait-il de mal à ça ?

• La jeune femme prit Joy dans ses bars. Cette dernière sourit. Elle savait désormais comment saluer une américaine. Puis Joy fut recouverte de question en tout genre, n'ayant pas le temps de répondre à une que Spencer en commençait déjà une autre. Une fois l'interrogatoire terminé, Joy passa une main dans ses cheveux bruns, et répondit.
  
  - Je viens de Londres. Mes parents on choisis cette école, même si elle était très loin de la maison, car il pense que c'est la meilleure pour moi. J'étudie surtout la littérature, les arts.
  
  En effet, dès qu'elle vu que cette école proposait ses cours, elle s’inscrivit le plus vite possible. C'est dans ses cours qu'elle pouvait étendre toute son inspiration et son talent. Elle était vite devenue une des meilleures de la classes. Elle reprit son souffle avant de répondre à la suite des questions que Spencer lui avait posée.
  
  - Et non, je n'ai pas encore eu le temps de sortir dans Burlington. J'ai passé pas mal de temps ici, pour m'avancer dans mes cours, et avoir du temps libre après. Je fais ça depuis le primaire, comme ça, j'ai plus de temps à moi une fois que j'ai bouclé de programme en quelques semaines.
  
  Joy avait l'habitude de finir les programmes annuels en peu de temps, ayant ainsi tout le reste de l'année à elle. Le fait qu'elle est beaucoup de facultés en cours lui permettait d'avancer beaucoup plus vite que les autres.

Spencer avait vraiment hâte d'obtenir des réponses à ses futiles questions, non pas parce-qu'elle était très impatiente de connaître la vie de Joy dans les moindres détails (elle avait un chien qui s'appellait Toby quand elle avait huit ans, oui, et alors ?), mais parce-qu'elle aimait engager la conversation puis écouter les autres parler, et pas forcément de choses toujours très intelligentes. En faite, Spencer adorait écouter les voix de ses interlocuteurs, sans forcément être intéressée par ce qu'ils disaient; il se pouvait même qu'elle ne lance la conversation que pour voir si la voix de la personne était belle, harmonieuse. Un peu bizarre, oui. Mais Spencer n'a jamais été une fille très normale, voyez-vous ! Alors que Joy ouvrait la bouche, la jeune fille la regarda afin de montrer qu'elle prêtait tout de même un minimum d'intérêt à la conversation.

« Je viens de Londres. Mes parents on choisis cette école, même si elle était très loin de la maison, car il pense que c'est la meilleure pour moi. J'étudie surtout la littérature, les arts. »

Alors comme ça cette jeune fille était une pure Anglaise ? Il est vrai qu'avec son teint laiteux seulement recouvert par un fond de teint un ton plus foncé on aurait pu le croire, mais dès qu'on l'observait de plus près, elle et ses cheveux noirs de jais la trahissaient. Peut-être s'était-elle fait une teinture ? Car dans la tête de Spenc', toutes les Anglaises étaient blondes de chez blondes, et avaient pour la plupart les yeux clairs – tout le contraire de Joy.

« Oh, j'aurais pu croire que tu étais Américaine comme moi ! Tu n'as pas vraiment le physique de l'Anglaise type … Mais c'est vrai que tu as un certain accent, c'est bizarre ! »

Elle s'esclaffa; il n'était pas rare qu'entre ressortissants de différents pays anglophones, les gens ne se comprennent pas très bien tellement leurs accents étaient différents. Prenez par exemple un Australien et un Anglais, vous verrez bien vite une différence ! Et cela est bien pire avec les étrangers qui s'essayent à la langue de Shakespeare : une catastrophe. Néanmoins, Spencer voyait bien que son amie essayait tant bien que mal de s'exprimer du mieux qu'elle pouvait, en réprimant son accent qui lui faisait parler un « anglais de coincée », comme disait Spenc'.

« Et alors, tu connais des gens ici ? Pas de petit-ami ? »

On entrait déjà dans le vif du sujet, le but de presque toute conversation entre filles : les garçons. Ce qui était paradoxal car Spencer se disait assez éloignée du cliché de la fille romantique, transie d'amour et qui pense tout le temps à son cher et tendre. Sûrement une carapace masquant le fait qu'en faite elle l'était bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Un sourire en coin sur ses lèvres légèrement enduites d'un gloss transparent à la vanille, Spencer attendit d'en savoir un peu plus sur l'état du statut amoureux de Joy, et ainsi savoir si le besoin d'aller à la chasse aux garçons pour l'aider à en trouver un serait nécessaire.

Joy venait d'en étendre pas mal sur sa vie privée, mais elle s'en fichait, elle n'avait rien à cacher de toute façon. Qu'est ce qu'on pourrait lui faire en sachant juste qu'elle vient d'Angleterre et qu'elle étudie l'art et la littérature ? Rien, personne n'a jamais fait chanter quelqu'un avec de telles informations. Mais il restait encore les relations de la jeune femme. En quittant la Grande Bretagne, elle avait laisser derrière elle la plus part de ses amis. Mais Joy n'est pas du genre à s’apitoyer sur sa vie, elle à déjà assez souffert comme ça, et ce n'est pas perdre contact avec quelques amis qui va l'achever.

- Et alors, tu connais des gens ici ? Pas de petit-ami ?

Et tiens, pile quand elle y pense ! Spencer lirait elle dans les pensées de la brunette ? Dossier à suivre. Joy s’assit sur la table après avoir pousser son sac et ses cours pour avoir plus de place. Elle balança ses jambes d'avant en arrière.

- Non, je ne connais personne. Je viens juste d'arriver, et j'ai passé le plus clair de mon temps ici, alors je n'ai trop prit le temps pour les rencontres. Ça viendra plus tard. J'espère. Je ne veux pas rester dans mon coin pendant toute l'année, je ne supporte pas de ne pas avoir de vie sociale.

Effectivement, comme elle l'avait dis précédemment, Joy avait passé le plus clair de son temps dans ce vieux bâtiment poussiéreux pour s'avancer dans ses cours de l'année, et ainsi avoir du temps libre pour elle, et ainsi faire des rencontre dans Burlington. Elle regardât les autres tables où lesquelles ce trouvait des groupes d'amis entrain de travailler. Il est vrai que de se faire des amis pourrait lui permettre d'avancé encore plus vite dans ses études. Elle mit cette idée dans un coin de sa tête, puis concentra de nouveau son attention sur son interlocutrice. Si Spencer se permettait de lui demander des informations sur sa vie vie privée, pourquoi elle n'en ferrait pas de même ? Joy étant d'une nature assez excentrique, elle n'aurais aucun mal à farfouiller dans sa vie. Elle tapota toujours sur le sol avec ses bottines, aillant encore une mélodie en tête. Quelques secondes plus tard, Joy sortit de son monde, comprenant qu'elle avait encore eu une absence, ce qui lui arrive régulièrement depuis la disparition de sa grande soeur. Elle décida de revenir dans la conversation, comme si de rien n'était.

- Et toi alors, dis moi en plus sur toi ! Tu viens d'où ? Je suppose que tu est américaine à en juger par ton accent.

Spencer avait bien réussi à trouver la nationalité de Joy avec l'accent, cette dernière pouvait en faire de même sans problèmes. Joy afficha un sourire de courtoisie. Elle arrangea les plis sur son jean en attendant la réponse de Spencer. Quelle méchante habitude que de toujours vouloir la perfection question style vestimentaire. Mais chacun a ses défauts et ses qualités, et Joy est loin d'être personne à le dire.

Le côté fouineur de Spenc' ne l'avait jamais quittée. Si bien qu'elle s'imaginait toute ridée, mais encore en train de chercher des ragots, en train de colporter des scoops tout frais ... Ah, cette Spencer ! Perdue dans ses pensées, elle fut brusquement ramenée à la réalité quand Joy répondit à sa question. Ah oui, cette question sur la vie sociale de la jeune fille, celle qui intéressait tant Spencer ... Autant en écouter la réponse, non ?

« Non, je ne connais personne. Je viens juste d'arriver, et j'ai passé le plus clair de mon temps ici, alors je n'ai trop prit le temps pour les rencontres. Ça viendra plus tard. J'espère. Je ne veux pas rester dans mon coin pendant toute l'année, je ne supporte pas de ne pas avoir de vie sociale. »

Ça alors, cette jeune fille qui avait d'un côté l'air renfermé, mais aussi un sourire et un air démontrant qu'elle savait très bien s'amuser, cette fille-là avait passé son temps ici à la bibliothèque ? Quel gâchis, quelle perte de temps ! Comment pouvait-on choisir l'enfermement alors que les beaux jours persistaient un peu plus que d'habitude ? Ce qui était inconcevable pour Spencer (et pour la majorité des habitants de Burlington, exceptés les intellos et les accros au travail) ne l'était apparemment pas pour Joy, 18 ans, en plein commencement de sa vie d'adulte. Bon sang de bon soir !

« Waw, quel courage ! Venir étudier ou même lire dans cette vieille bibliothèque poussiéreuse alors que tout le monde s'amuse dehors, traine au centre commercial ou bien assiste à des concerts … Wahouu ! Respect. »

Je fis un clin d'œil à Joy, histoire de lui faire comprendre que tout cela était ironique, mais quelque part vrai.

« Tu sais, je connais du monde par ici. Je pourrais te présenter à quelques personnes si tu veux …? D'ailleurs, on pourrait se voir un de ces jours tous ensemble à la pizzeria, au parc... Comme tu le souhaites ! »

On avait toujours dit à Spencer que lorsqu'une personne débarquait dans une nouvelle ville et se retrouvait seule ou presque, il fallait tout faire pour l'aider à s'intégrer. Et voilà une bonne chose de faite, ou plutôt une bonne proposition ! Ravie, Spenc' sourit et regarda attentivement Joy, qui semblait ailleurs. En effet le regard de cette dernière balayait la bibliothèque de part en part, mais tout en restant flou et pas vraiment fixé sur un point en particulier. Mais très vite ce vilain incident se termina lorsque la jeune fille reprit conscience qu'elle était en pleine conversation, qu'elle relança d'ailleurs.

« Et toi alors, dis moi en plus sur toi ! Tu viens d'où ? Je suppose que tu est américaine à en juger par ton accent. »

Alors comme ça Joy était finalement quelqu'un de pas si timide que ça ? Car oui, au premier abord, Spencer avait eu un peu peur de tomber sur une personne complètement coincée, et à qui elle ne pourrait parler que de choses futiles, comme le travail, les études, le beau temps … Mais voilà qu'une véritable poursuite de conversation s'engageait, et Spenc' n'allait pas la laisser filer.

« Et bien, je suis née à Miami il y a maintenant 18 ans, ça passe vite ! En faite, je suis venue ici il y a quelques années, mes parents m'ayant permit de vivre à Burlington seule, enfin avec mon petit-ami … Il s'appelle Austin, si jamais tu voulais le savoir. »

Un énième clin d'œil ponctua sa phrase, comme si les deux jeunes filles étaient sur la même longueur d'onde, se comprenaient parfaitement et surtout, se connaissaient depuis un bail. Il était marrant de pouvoir constater à quel point des liens, ou plutôt des débuts de liens pouvaient se tisser. Peut-être avait-on là une belle amitié en devenir ?

« Et oui je suis Américaine. Ça s'entend tant que ça ? »

Elle se mit à rire. Car oui, en parlant avec Joy elle avait le cœur à la distraction et à la fête, comme si cette jeune fille pouvait lui faire oublier ses soucis. Serait-elle magicienne, sorcière d'un genre nouveau ? Personne ne pourrait percer le mystère... Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle avait un donc avec les gens.

• Joy écouta avec attention les réponses de Spencer à ses questions. Depuis toute petite, on lui avait dit qu'il fallait prêter attention son interlocuteur, que de faire le contraire était un gros manque de respect.
  
  - Waw, quel courage ! Venir étudier ou même lire dans cette vieille bibliothèque poussiéreuse alors que tout le monde s'amuse dehors, traine au centre commercial ou bien assiste à des concerts … Wahouu ! Respect.
  
  Il est vrai que Joy passait pas mal de temps dans ses bibliothèques poussiéreuses comme le disait Spencer, mais c'était surtout pour boucler le programme en vitesse, et ainsi avoir plus de temps libre pour sortir par la suite. Ayant cette habitude depuis plusieurs années déjà, elle avait porter ses fruits, alors pourquoi abandonner ?
  
  - Je l'avoue, c'est vrai que je passe beaucoup de temps ici, mais seulement au début de l'année pour être en avance, et avoir du temps pour moi le reste de l'année scolaire. Ça fait plusieurs année déjà que j'utilise cette méthode.
  
  Joy préférait mettre les points sur les i. Elle se voulait qu'on pense qu'elle est une ermite qui veut rester coupée du monde, ce qui n'est pas du tout son cas. De nature assez excentrique et joyeuse, elle préfère allez s'éclater en boîte plutôt que de faire un exposé de géographie, mais c'est son avenir qui en jeu. Elle aura tout le temps pour sortir dans très peu de temps après tout.
  
  - Tu sais, je connais du monde par ici. Je pourrais te présenter à quelques personnes si tu veux …? D'ailleurs, on pourrait se voir un de ces jours tous ensemble à la pizzeria, au parc... Comme tu le souhaites !
  
  Spencer lui proposait de lui faire rencontrer des gens ? Quelle bonne idée pour permettre à la jeune anglaise de s’intégrer dans un nouveau pays ! Elle qui déteste rester dans son coin, sauf pour étudier bien sur, c'est plutôt une très bonne nouvelle.
  
  -Ce serait vraiment super ! J'aimerais connaitre du monde ici, vu que je ne vais pas rentré en Angleterre de ci tôt !
  
  Elle sourit à Spencer. Elle renchaîna avec une autre question sur les origines de la jeune femme qui l'avait abordée, à la quelle Spencer lui répondit, en rajoutant sur sa vie amoureuse. Justement, Joy devait peut être s'y remettre, car c'est bien beau de rompre car on quitte le pays, mais il ne faut pas se sevrer complètement non plus (a). Peut être que Spencer connait des garçon susceptible de lui plaire après tout, d'autant plus que le courant semblait passé super bien entre elle.
  
  -Et oui je suis Américaine. Ça s'entend tant que ça ?
  
  Joy sourit à cette question de la jeune femme. Une anglaise n'a aucun mal à reconnaître une américaine à son accent, et que Joy à en plus certaines "facilités" que d'autre non pas. Elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille.
  
  -Disons que ton accent est reconnaissable. Mais je ne critique pas, t'inquiètes pas pour ça.
  
  Et encore un sourire de la part de Joy, attention aux crampes !

« Je l'avoue, c'est vrai que je passe beaucoup de temps ici, mais seulement au début de l'année pour être en avance, et avoir du temps pour moi le reste de l'année scolaire. Ça fait plusieurs année déjà que j'utilise cette méthode. »

Alors c'était pour ça que Joy s'avançait, pour pouvoir profiter des plaisirs de la vie par la suite ! Elle avait peut-être raison d'agir comme cela, c'est aussi une bonne manière de voir les choses. Mais peut-être que chacun est fait pour s'organiser différemment, profiter de la vie quand bon lui semble ou bien planifier ses moments de bonheur à l'avance. Spencer était de celles qui laissaient le hasard faire les choses, elle ne prévoyait jamais sur le long terme, à part pour des choses très importantes. S'amuser était pour elle naturel, elle n'avait pas besoin de beaucoup de temps pour ça, et se mit à penser que si jamais elle passait son temps ici comme Joy, elle exploserait. En effet, elle n'était en aucun cas faite pour rester seule à bouquiner, même en sachant pertinemment qu'elle verrait ses amis par la suite. Chacun fait comme il veut, chacun fait comme il peut. Il n'empêche que l'admiration de Spenc' pour Joy ne faisait que s'amplifier à chacune de ses révélations; cette fille était vraiment spéciale. Alors qu'elle pourrait passer son temps à draguer sur le campus ou bien en ville à l'aide de son joli minois et de ses manières d'Anglaise bien élevée, elle préférait se cultiver.

« Et bien, c'est tout à ton honneur ! Tu bosses quoi en ce moment, si je peux me permettre ? Français, philo, histoire... maths ? Pitié, ne me dis pas que tu es dans une filière scientifique ! »

La haine de Spencer pour les matières où les mathématiques et la logique étaient au centre de tout était à ce moment plus qu'exacerbée. On pouvait voir sur ses traits à quel point elle avait été traumatisée par les chiffres ainsi que les atomes, dès son plus jeune âge. C'est pour cela que la jeune fille avait envisagé des études tout sauf scientifiques, car après tout à quoi lui servirait-il de savoir la définition d'un parallélépipède ou bien la racine de 2555 alors qu'elle ne voulait ni être comptable, ni mathématicienne ?! Les gens passionnés par cette matières énervaient profondément Spenc', eux qui lui donnaient l'impression de n'être qu'une moins que rien car elle ne comprenait rien aux cours … Mais aujourd'hui tout cela était fini, et il n'était donc plus nécessaire d'en rajouter des tonnes, à moins de vouloir rouvrir la plaie.

« Ce serait vraiment super ! J'aimerais connaitre du monde ici, vu que je ne vais pas rentré en Angleterre de ci tôt ! »

Spencer en était sûre : qui pouvait refuser une invitation si gentille et dévouée ? Personne, à part une personne associable, psychopathe, renfermée … et encore, le charme de Spenc' faisait toute la différence, et on craquait souvent pour lui faire plaisir. Elle était comme ça, jolie et naturelle, fraiche, gentille, mais déterminée à arriver à ses fins. Au fond d'elle, la jeune fille gardait un visage beaucoup moins avenant et connu des autres, sur lequel on pouvait discerner des yeux plissés, des sourcils levés, une bouche inquisitrice; il s'agissait de son côté têtu, pire que la normale. Car oui, elle arrivait TOUJOURS à ses fins, et si jamais un de ses plans se passait mal, elle pouvait se mettre très en colère …

« Disons que ton accent est reconnaissable. Mais je ne critique pas, t'inquiètes pas pour ça. »

Ah oui, il était bien vrai que l'accent Américain se différenciait de tous les autres, mais n'était-ce pas génial de pouvoir reconnaître la nationalité de quelqu'un juste en l'écoutant ? Bon, pas très pratique lorsque l'on désire se faire passer pour quelqu'un d'autre, mais tellement amusant ! D'ailleurs, le fait de parler de particularités selon les langues parlées rappela à Spencer un jeu qu'elle aimait pratiquer avec ses amies étant petite; elles étaient dans la jardin d'une d'entre-elle, prenant le plus souvent leur gouter en plein air, et aimait écouter les conversation des gens qui passaient. En se rapprochant de la haie qui séparait le jardin de la rue et empêchait tout vis-à-vis, les voix étaient claires et nettes, et les petites filles pariaient sur l'origine des passants : « Celui-là doit être Canadien, écoute ! », « Elle, c'est une Anglaise, comme toi Liz ! », « Ah, eux deux sont sans doute des Américains comme nous, mais du sud-ouest alors ... ». Tels étaient les amusements d'enfants que Spencer avait pratiqué, et se remémorer tout ça la fit sourire extérieurement, mais la rendit très nostalgique. Elle ne pu réprimer un frisson, signe que tout ça était trop pour elle à ce moment là. En effet, se souvenir de son enfance était un supplice pour la jeune adulte, qui ne supportait pas d'avoir perdu toutes ses anciennes habitudes, ses anciens amis … Se reprenant en main, elle décida de continuer la conversation, malgré les émotions diverses qui se bousculaient dans sa tête, ne lui laissant plus vraiment de place pour penser, à proprement parler, des choses du présent.

« Bon, tu veux que je te laisses travailler ? Je sais maintenant que tu aimes bien t'avancer, alors ... »

Spenc' marqua une pause. Non, elle ne voulait pas plus que ça rentrer chez elle, où elle se retrouverait seule avec ses vieux démons. D'un autre côté, rester ici ne lui disait rien, mais la compagnie de Joy rendait l'atmosphère de la bibliothèque presque agréable.

« Je peux rester ici avec toi ? J'ai vu que tu écrivais, des partitions c'est bien ça ? Tu pourrais me fredonner les airs, je ne suis pas bonne en solfège …? »