THIS IS WHERE I BEGIN ㄨ

A plat ventre sur mon matelas à même le sol, j'ouvris ma lampe de chevet posée sur un tas de livre qui me servait de table de nuit. Les nerfs en pelote, d'une humeur exécrable, j'avais passé la moitié de la nuit à me tortiller pour trouver une position à peu près correcte pour ne pas que ma colonne vertébrale ne touche le parquet. Envie de dire foque and shit. Et puis pisse and love tiens. Limite à me tatouer sur le visage FOCK THE WORLD. Halàlà, mon imagination me joue des tours, il faut vraiment que je me calme. Depuis mon réveil quelque peu secoué, je n'ai qu'une idée qui vrille dans mon esprit et qui me torture le cerveau. Pourquoi devais-je dormir sur un lit de fortune alors que j'habitais dans une immense villa ? Et oui, j'ai des parents multi-millionaires, mais horriblement radin qui se fiche de savoir ce que je ressens. Mal aimée ? Certainement, et je n'y peux malheureusement rien. Je n'avais jamais remarqué à quel point ma chambre sentait le moisi, une horreur. Dans cette immense pièce, tout paraissait vide avec seulement le matelas et le tas de livres au centre de la chambre. Même quand le soleil était au zénith, les volets et les fenêtres grands ouverts, il faisait sombre. Je sens la dépression monter. J'ai envie de gerber. Je ne pourrais pas rester une minute de plus dans cette baraque. J'étais comme une condamnée à mort. Je n'avais le droit de rien faire, rien. Je ne pouvais pas sortir de la maison, j'avais un prof particulier qui venait, je restais enfermée jour et nuit dans ma chambre. Je saturais. Donc, je partirais, et aujourd'hui. C'était dans ma nature de fuir les obstacles pas insurmontables que pouvait résoudre un mioche de 6 ans. Je n'étais qu'une pauvre conne. Qui ne le savait pas ?

Alors que je me suis retrouvée dans la salle à manger, après avoir traversé le couloir qui le reliait aux chambres, long et interminable, je me cachais dans un des multiples recoins que pouvait accueillir cette immense pièce. Un grincement, j'avais entendu un grincement. Le typique grincement du parquet. Un petit ignorant qui ne savait pas marcher où il fallait pour éviter cet accident. Moi, je les connaissais et par cœur. Pourquoi ? On se le demande ... Toutes ces escapades nocturnes ne m'ont pas servies à rien, voyez-vous ... Enfin bref. Un autre grincement, le souffle qu'on retient, le battement du cœur sur le point d'exploser. J'en étais sûre, on devinait ma présence, comme je devinais celle du connard qui s'amusait à piller. Et quand il sortit enfin de l'ombre, j'ai faillis avoir un arrêt cardiaque. Ou plutôt quand elle, car ce n'était que ma correspondante américaine à qui je devais écrire pour ma fucking culture. Quand comprendront-ils que je n'en avais rien à foutre des théorèmes de machin chose, de la mort de bidule et la conjugaison de truc ? Que ce que je voulais n'était rien d'autre que me détruire ? Oui, une sorte de rébellion dans ce monde imparfait. Que voulez-vous, il en faut.

Le Vermont. Putain, me voilà enfin sorti de ma ville natale; Madrid. Mais pour me retrouver dans le trou du cul du monde. J'ai cherché, mais ce voyage n'a rien du tout de légal. Rien. Je suis monté dans l'avion par l’opération du Saint-Esprit, je n'ai rien suivi. Rien compris. Tout ce que je savais, c'est que Shannon avait besoin de me parler. Urgemment. Quitter les potes et les pubs où j'avais trouvé ma place entre l'alcool, le sexe, la drogue, et la violence ? Incroyable mais vrai, je les avais lâchés, sans aucune explication. Ceux qui s'étaient servis de moi, juste pour que je les masturbe dans un coin paumé, ceux qui n'en ont que pour mon cul, c'était fini. Fini. Ter-mi-né. Qu'est-ce que je suis dégoutée. Prions pour que le " Vermont " soit aussi un " carrefour " entre tout ce que je connaissais avant. Au fait, je ne vous ai pas dit qui est Shannon ? Mais si, rappelez-vous, la correspondante dont je vous ai parlé, celle qui s'est tapé l'incruste à minuit chez moi. Croyez-moi, je vous l'ai dit qu'il ne fallait pas nous laisser ensemble, c'est scientifiquement prouvé. Comme à chaque fois, ça a vrillé et c'est parti en couilles. Cette nuit-là, on s'est chauffés. On s'est provoqués. Et comme on peut s'y entendre, on a terminé entrelacé juste en bas de ma villa. Oui, c'était une représentation publique. Malheureusement, je n'habite pas dans une rue à putes (mêmes si j'en suis une) et il n'y avait personne pour profiter du spectacle et peut être même nous rejoindre. Non, personne. Et pour cause. Shannon n'était pas une salope. Non. Une humaine. Un peu flou à première vue, deux semaines plus tard elle est retournée dans le Vermont. Alors qu'on avait perdu tout contact et tout liens, elle m'a rappelé trois ans après pour que je la rejoigne dans ce paysages de montagnes. Et ce qui m'inquiètes le plus, c'est que nous ne sommes même pas des amies. Bien au contraire.

I'M NOT A LIAR, I SWEAR ㄨ

Une étudiante inoffensive, aux airs naïfs et vulnérables, qui ne ferait pas de mal à une mouche ... Oui, c'est ce que je peux entendre sur moi de la part de certaines personnes qui ne m'ont adressé la parole qu'une fois. Mais pourtant, tout le monde sait que les plus belles roses sont couvertes d'épines. Et ils devraient se méfier, car ils le savent, et pertinemment que je ne suis qu'une vampire assoiffée de vengeance et une bête de sexe, j'ai donné corps et âme pour transformer mon ancienne réputation pour celle-ci. Mais de cette image que je me donne en sort une autre, et seuls deux ou trois personnes le savent : mon deuxième métier est tueuse à gages. Oui, tueuse à gages. Alors vous pouvez dors et déjà couvrir vos arrières, vous ne saurez jamais dans quoi vous pourrez être subitement précipitée ...

Oui, je peux affirmer que je suis en train de me foutre en l'air et de foutre ma vie en l'air, mais tant pis, a moins, je m'amuse à mon tour à foutre la vie en l'air des autre. Mais je sais depuis peu que les gens qui m'ont éduquer (bien qu'ils n'ont pas rempli leur boulot très sérieusement) se sont fait passé pour mes parents alors qu'ils n'étaient que de dangereux criminels qui n'en avaient que pour leur argent en faisant chanter les familles démunies pour qu'ils échangent leur nourrisson contre une très grosse somme d'argent. Ensuite, ils les revendaient aux orphelinats les faisant passer pour des orphelins, et ça n'en finit plus. Malin. Que voulez-vous, les chiens ne font pas des chats et les supposés « parents » ont du m'influencer, et ça a marché.